Samedi 1er février fut une grande fête dans le diocèse de Segorbe-Castellon en Espagne, mais aussi pour la Communauté des Béatitudes. En effet, Mg Casimiro Lopez Llorente, en sa cathédrale, a ordonné huit nouveaux diacres dont Guillem Farré, laïc marié de la Communauté. A travers son témoignage, découvrons cette vocation au diaconat permanent pour l’Eglise et la Communauté des Béatitudes.
C’est en vivant mon appel à la Communauté que j’ai pu découvrir ce qu’était un diacre : devenir image du Christ serviteur dans la Parole, la liturgie et la charité. Par le témoignage des frères mariés diacres de la Communauté*, s’est réveillé en moi le désir de commencer ce chemin. Je rêvais d’une armée d’hommes qui annoncent l’Évangile et bénissent le peuple de Dieu.
Mais quand il y a un appel, c’est le Seigneur qui contrôle le temps. Esther et moi, nous nous sommes mariés, nous avons été envoyés en mission, et avons fondé une famille. Et ce n’est qu’après une dizaine d’années que l’heure est arrivée. A quelques semaines de distance, lors d’une visite en Espagne, deux frères prêtres responsables généraux de la Communauté et de la branche des frères, m’ont proposé, de commencer ce chemin. Du côté du diocèse, l’évêque venait justement de reprendre l’appel au diaconat permanent. Jusqu’alors, il n’y avait que trois diacres, ordonnés trente ans plus tôt !
Une vocation accueillie, portée et mise à l’épreuve en couple
C’est ainsi que nous avons commencé cette aventure. Je dis bien « nous », parce que l’appel au diaconat est une vocation accueillie, portée et mise à l’épreuve en couple. Et de même, les grâces sont reçues par les deux. Pendant la semaine d’Exercices spirituels qui a précédé mon ordination, Esther est restée à la maison avec notre fille Irene pour mille raisons qui ne lui permettaient pas de se joindre à moi. Pendant que j’étais dans la montagne, Dieu descendait aussi dans la vallée. En-haut, l’Esprit m’invitait à faire confiance : Lui était le garant de l’alliance qu’Il allait conclure. Dans la plaine, l’Esprit montrait à Esther qu’il ne fallait pas avoir peur, car « Dieu ne prend rien, il donne tout », comme disait Benoît XVI.
« Je me suis préparée à l’ordination de Guillem, en me confessant tôt le matin, et j’ai reçu la certitude que ce jour-là était aussi MON JOUR, que le Seigneur comptait aussi sur moi et que le diaconat n’était qu’un cadeau pour les deux, dont il ne fallait pas avoir peur car nous allions recevoir au centuple. C’est ainsi que j’ai vécu avec une grande joie la messe des ordinations et que le Seigneur nous a établis tous les deux dans la confiance, l’espérance, la foi et la charité, tout d’abord l’un pour l’autre. » Esther
Le jour de l’ordination a été une fête. Et l’un des plus beaux cadeaux a été de pouvoir le vivre avec des frères et sœurs venus de plusieurs maisons de la Communauté. Nous nous sommes sentis portés par notre Famille Béatitudes. Maintenant, nous sommes au début d’un chemin qui nous conduira vers de nouvelles aventures pour le service et l’annonce du Royaume.
Guillem
Et la mission ne manque jamais pour ceux qui se livrent au Christ : outre l’animation de journées et de retraites spirituelles, Guillem et Esther ont un apostolat auprès des jeunes mamans seules en difficulté. Ils proposent des semaines de vacances spirituelles et des rencontres mensuelles mais sont aussi en charge d’une maison d’accueil pour de jeunes mamans enceintes.
Comme Guillem, Girolamo a été ordonné il y a peu de temps en Italie…
Girolamo, témoin du Christ serviteur
« Rentré à la Communauté des Béatitudes en 1998, j’y ai rencontré ma femme. Après quelques années de mariage, j’ai entendu l’appel au diaconat de manière très insistante. Avec ma femme Katia, nous avons écouté le Saint-Esprit et avons choisi de répondre à « l’appel dans l’appel ». Par ma famille et mon travail, je deviens un témoin du Christ serviteur. Aujourd’hui, j’exerce mon ministère diaconal dans le cadre de la mission de la Communauté des Béatitudes de Trapani et en tant que collaborateur pastoral dans une paroisse du diocèse : nous sommes appelés à y vivre le charisme de la Communauté et à annoncer la joie de l’Evangile aux pauvres et aux personnes éloignées de notre Eglise. »
Les diacres permanents à la Communauté des BéatitudesLa place des diacres permanents au sein de la Communauté remonte presque à sa fondation car plusieurs laïcs furent ordonnés lors des vingt premières années, sentant l’appel de Dieu à se mettre au service de sa Parole et de ses pauvres… Aujourd’hui, on en compte plus d’une dizaine en France, Espagne, Italie, Autriche et plusieurs se forment en vue de l’ordination. En fonction de leur lieu de vie et de leurs compétences, ils exercent des apostolats et services différents au service de leur diocèse et, ou dans les œuvres et missions de la Communauté. L’un est par exemple directeur des Editions des Béatitudes, un autre responsable d’une radio diocésaine, un autre encore est au service de l’oeuvre humanitaire de la Communauté, Alliances Internationales, d’autres encore sont aumônier de prison, aumônier des « gens du voyage », directeur de maison de retraite… |