L’enfant prodigue
« Dieu si vous existez, faites que je vous connaisse ! » Tout commence, pour Charles de Foucauld, par un cri, une soif qui ont mûri sur le terrain d’une vie désordonnée. Il sent que cette vie de libertinage et d’insouciance ne peuvent combler son âme. Soif qui le met en chemin. Il rencontre alors l’abbé Huvelin qui l’invite, avant tout exposé sur la foi, à se mettre à genoux et à se confesser. C’est alors que la lumière de la foi entre dans son cœur. Il dira plus tard à propos de sa conversion : « Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour Lui ». L’histoire de Charles est celle du fils prodigue qui revient à la maison après bien des égarements. Sa quête d’absolu n’aura d’égal que celle de sa passion de la vie, qu’il aura, dans un premier temps, dissipée. Saisi par l’amour inconditionnel de Dieu, il va chercher dans une vie d’enfouissement et de prière, Celui qui, désormais, peut seul le combler.
Marie de Bondy et l’abbé Huvelin, passeurs d’âme
Marie de Bondy, sa cousine, fut pour Charles une véritable amie qui perçut sa quête de vérité. Il dira d’elle :
Ce ne sont pas ses mots, mais son silence, sa douceur toute de perfection, qui touchèrent le cœur de Charles. Cette manière de faire, elle l’avait apprise auprès de l’abbé Huvelin, son directeur spirituel. Et c’est ainsi que celui-ci accompagnera Charles durant vingt-quatre ans. Il va aider Charles à canaliser ses énergies, à apprendre la docilité à l’Esprit Saint, pour répondre pleinement à l’appel de Dieu. Jamais il ne forcera ni n’imposera, mais toujours avec patience, bonté et fermeté, il mettra son dirigé en face des exigences de sa vocation.
Une vie nourrie par la Parole de Dieu
Pour Charles, le désert n’est pas le lieu de la solitude mais de la rencontre. « Les amoureux aiment aller à l’écart pour se retrouver… Charles est devenu amoureux de Jésus », dit Mgr Boulanger, et d’ajouter : « Le silence l’a conduit à la parole, mais à la parole faite de chair, au Verbe de Dieu. La parole ponctuée de silence. C’est ce dernier qui donne sens à la parole. » Dans ce silence, Charles va méditer l’Écriture. Pour entendre Dieu, il faut d’abord écouter, faire taire toutes les rumeurs intérieures.
C’est à Nazareth que Charles a appris à prier avec l’Évangile. Chaque jour, il en lisait longuement un ou deux versets. Puis il écrivait sa méditation et terminait par une oraison. Il gardera de son expérience chez les trappistes cette habitude quotidienne de la lectio divina qu’il approfondira au Sahara. La personne de Jésus est le point de départ de sa méditation. Il écrira en 1912 : « Lire et relire sans cesse le saint Évangile, pour avoir toujours devant l’esprit, les actes, les paroles, les pensées de Jésus, afin de penser, de parler et d’agir comme Jésus ». Il reste de longues heures devant le Saint Sacrement. Il lit beaucoup saint Jean de la Croix et sainte Thérèse d’Avila, qu’il dit avoir relue dix fois en dix ans. Le livre L’abandon à la divine Providence du Père Caussade fait aussi partie de ses lectures préférées.
Une vie eucharistique
Le cœur de la spiritualité de Charles, c’est la vie cachée à Nazareth. C’est imiter Jésus dans son enfouissement, dans son abaissement, dans son abjection sur la Croix. Oui, Charles veut prendre la place que Jésus a prise. Par humilité, il se refuse dans un premier temps à devenir prêtre. Il lui faudra du temps pour comprendre que Jésus y a pris, ô combien, la dernière place.
Prière d’abandon
Qui ne connaît la prière d’abandon de frère Charles ? Elle est le résumé de toute sa vie et une invitation à nous livrer totalement car
Accepter de tout perdre, se perdre soi-même pour se laisser trouver en Celui qui a dit :
À la suite de saint Charles de Jésus, laissons-nous donc séduire par plus grand que nous. N’ayons pas peur de ce Dieu qui s’est abaissé plus bas que terre, plus bas que notre péché. Et qu’avec Charles, nous puissions dire : « Mon Père, je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira. Quoi que tu fasses de moi, je te remercie ! »
La citation
« Vous êtes, mon Seigneur Jésus, dans la sainte Eucharistie. Vous êtes là, à un mètre de moi dans ce tabernacle ! (…) Votre être tout entier est là, dans sa double nature ; que Vous êtes près, mon Dieu, mon Sauveur, mon Jésus… ! … Vous n’étiez pas plus près de la Sainte Vierge, pendant les neuf mois qu’elle Vous porta dans son sein… »
Saint Charles de Foucauld
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