La Vierge Marie, nous dit Maurice Zundel, « ne s’est même pas aperçue d’elle-même ». Son regard et l’attention de son cœur étaient tout orientés vers Dieu. Ainsi pût-elle devenir pleinement elle-même et permettre à Dieu d’accomplir son œuvre par elle. Et quelle œuvre !
Et si nous profitions de ce Carême pour demander à Dieu cette même grâce du décentrement de soi, de la conversion par une réorientation du regard ?
La prière, le jeûne, l’aumône sont autant de moyens qui peuvent le favoriser. Mieux vaut en effet prier en regardant Dieu qu’en se regardant soi-même prier… « Pour moi la prière est un élan du cœur, un simple regard jeté vers le Ciel », dit la petite Thérèse. Quant à l’aumône, Jésus lui-même nous invite à donner sans calcul ni retour sur soi : « Que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite » (Mt 6, 3). Le jeûne enfin nous recentre sur l’essentiel puisque « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4).
Abordons donc ce Carême avec confiance ! Si nous nous regardons nous-même, le découragement pointera vite son nez. Mais si nous regardons vers Dieu, nous pouvons tout espérer car rien ne Lui est impossible (cf. Lc 1, 37).
Beau et saint Carême !