Dans l’élan missionnaire estival et à la suite des témoignages des frères, nous vous proposons, tout au long de l’été, de découvrir le témoignage de sœurs aînées de la Communauté des Béatitudes… Elles nous relatent quelques souvenirs épiques de ces débuts de la Communauté.
MISSION #8
Sr Yvette de Jésus : La fondation à Bamako au Mali
D’origine béninoise, elle quitte son pays pour entrer à la Communauté en 1997 en Normandie. Elle est assez rapidement envoyée au Canada et part en 2005 pour reprendre notre maison au Mali, à Bamako. Elle vit depuis 2018 au sanctuaire de Valcluse en France.
La maison du Mali : Depuis 1996, la Communauté est engagée à Bamako, capitale du Mali, pays à 95% musulman, dans un service d’accueil de jeunes filles et de femmes en détresse. Les soeurs de la Communauté accueillent des jeunes filles ou femmes très souvent confrontées à une grossesse que le père ne veut pas assumer, rejetées par leurs familles parce qu’elles sont enceintes, ou qui arrivent à la capitale avec l’espoir de changer de vie. Elles sont bien souvent sans formation et sans soutien familial, se retrouvent à la rue ou dans des situations de très grande difficulté.
J’ai quitté l’Afrique, continent de mission, pour entrer dans la Communauté des Béatitudes à Lisieux en 1994. La petite Thérèse, patronne secondaire des missions m’attendait et allait me pousser plus loin : de la France au Canada, par moins 20°, puis du Canada au Mali dans ce foyer destiné aux futures mamans et aux personnes en grande précarité.
Je suis arrivée à Bamako en 2006 par plus de 35°. Cela a été un choc par rapport au Canada ! Mais j’ai été soutenue par la fidélité du Seigneur, encouragée par la renaissance de ces mamans et le sourire des bébés. Notre mission consiste en l’accueil, l’accompagnement, le soutien et la responsabilisation des personnes que le Seigneur nous envoie.
Grâce soit rendue à Notre Dieu car il a été fidèle dans la mission qu’il a confiée à quelqu’un d’aussi fragile et faible que moi. J’ai vécu une renaissance dans la mission.
Deux petits fioretti :
- Je me rappelle ce jour où la veille au soir devant Jésus Eucharistie, je lui avais crié mon désespoir car nous n’avions plus de ressource. Le lendemain, une amie française m’apporte de la part de son mari non croyant un chèque dont le montant dépassait mes attentes.
- Même fidélité de Dieu vis-à-vis de Kadiatou, enceinte et ayant vécu dans la rue depuis l’âge de 9 ans. Elle avait 15 ans quand sa fille Marie-Madeleine vit le jour chez nous. Aujourd’hui, Marie-Madeleine a eu le BEPC et est en classe de seconde.
Oui, la fidélité de Dieu est sans limite si je vis pleinement de Sa volonté car en Son Amour, je me confie : L’aimer, Le consoler et Lui ramener les âmes, voilà ma joie !
Sr Yvette de Jésus