Depuis le 28 juillet dernier, se déroule à travers toute la France, un pèlerinage national historique à destination de Notre-Dame de Paris. À l’occasion de sa renaissance, ce pèlerinage qui emprunte 7 routes sous le patronage de 7 grands saints chers aux Français, veut remercier la Vierge Marie et l’invoquer pour l’avenir de la France et du monde.
Initiative de quelques baptisés, ce pèlerinage rassemblant toutes les sensibilités est l’expression de la ferveur populaire, de la foi qui continue à se transmettre en France…, miraculeusement ! Il manifeste aussi la soif de Français de plus en plus nombreux qui n’attendent que notre témoignage et notre accueil. Pour toutes ces raisons, signes d’espérance, il nous a semblé bon de relayer cette belle aventure. Ghislaine Douillet, membre de l’équipe organisatrice des 7 routes Notre-Dame a bien voulu répondre à nos questions. Nous l’en remercions vivement et souhaitons que beaucoup puissent être touchés et renouvelés dans la foi à l’occasion de ces dix derniers jours !
Qui est à l’origine de ce pèlerinage ? Comment l’idée de faire un pèlerinage de 7 routes est-elle née ?
Deux Lot et garonnaises sont à l’origine de ce pèlerinage à la suite d’un reportage sur la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame visionné par l’une d’elle. La prochaine réouverture de Notre-Dame apparait alors à celle-ci comme quelque chose d’unique et historique. L’idée de la célébrer et de réveiller la piété populaire nait donc ainsi. À la suite de cette émission, elles commencent, sans attendre, l’élaboration du pèlerinage qui deviendra celui des 7 routes Notre-Dame. 7, chiffre biblique, s’est donc naturellement imposé à nous. 7 semaines de marche sur 7 routes convergeant simultanément vers Notre-Dame en méditant sur les 7 grandes douleurs de Marie, les 7 grandes joies de Marie, (n’avons-nous pas pleuré de douleurs devant cet incendie, et ne pleurerons-nous pas de joie le jour de la réouverture de ND ?) les 7 paroles de Marie dans la Bible et bien d’autres méditations pour prier le Seigneur par Marie et par les 7 saints qui sont portés en procession.
« Aujourd’hui, les Français ont soif qu’on leur parle de Jésus et nous devons répondre à cet appel. »
L’incendie de Notre-Dame et sa reconstruction, une image de notre Église de France ?
Notre-Dame est un emblème phare de notre histoire et de notre patrimoine et incarne nos racines chrétiennes. La France est profondément chrétienne. Le merveilleux patrimoine français l’exprime dans chaque village, au travers de ses multiples calvaires et de ses églises. L’Église, ce n’est pas seulement le clergé, c’est aussi chacun d’entre nous. Aussi n’oublions pas la vocation de la France. La question de saint Jean-Paul II reste d’actualité : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? Permettez-moi de vous demander : France, fille de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle? » Aujourd’hui, les Français ont soif qu’on leur parle de Jésus et nous devons répondre à cet appel.
Lorsqu’on regarde le nombre de demandes de baptêmes et de confirmation, il se passe quelque chose. C’est plus qu’un frémissement. Nous ne doutons pas qu’il y aura des vocations parmi ces personnes qui font ces demandes. C’est quelque chose qui se reconstruit à l’image de la cathédrale, qui est vraiment source d’espérance.
Pourquoi ce pèlerinage, pour quels objectifs ?
Quoi de plus symbolique qu’un pèlerinage pour fêter cette renaissance et refléter le caractère sacré de cet édifice, patrimoine universel, symbole d’unité et de fraternité pour le monde entier ?*
Quoi de plus important que de prier, comme le demande la Sainte Vierge, pour la France et pour la paix dans le monde ?
Et quelle joie de remercier et de rendre hommage à tous ces artisans qui ont retrouvé les gestes d’antan pour les transmettre de nouveau et à tous ceux qui ont œuvré pour sa reconstruction.
L’idée est aussi d’être dans l’unité et ouvert à tous, chrétiens ou non. Nous serons en union avec plus de 36 pays qui célébreront des messes le 15 septembre pour les pèlerins, la France et la paix dans le monde.
C’est une belle occasion de se mettre en marche tous ensemble derrière la Sainte Vierge. Les grands saints qui nous ont précédés nous ont montré le chemin.
Comment se sont passées les premières semaines de ce pèlerinage ? Avez-vous des anecdotes et témoignages des différentes routes ?
Ce pèlerinage est magnifique. Des témoignages nous arrivent de chacune des routes : les pèlerins sont profondément touchés. Certains restent plus longtemps que prévu. Les personnes croisées, athées, croyants d’autres religions ou chrétiens se laissent toucher par la beauté des statues, l’esprit fraternel des Routes et le retour à l’Essentiel.
C’est impressionnant de voir cette ferveur populaire si simple et si belle. Quantités d’intentions de prières nous sont données par des anonymes que nous déposerons au pied de Notre-Dame le 14 septembre, jour de notre arrivée. Nous avons aussi prévenu de notre passage des aumôniers de prisons situées à proximité des chemins. Les détenus nous ont envoyé des intentions, bouleversantes pour certaines d’entre elles. Nous avons des veillées et des messes presque tous les jours. Les paroisses traversées sont heureuses que l’on vienne jusqu’à elles. La générosité, la gentillesse, l’accueil, la bonté patiente des prêtres et des paroissiens nous impressionnent et nous touchent. Le Seigneur est bon et la providence est bien là. Les exemples sont nombreux…
Voici un témoignage reçu de la route Saint Jacques :
« Le curé d’un secteur paroissial élargi a accepté dès l’année dernière de célébrer une messe pour les pèlerins en plus celle qu’il célèbre le dimanche. Il nous avait tout de suite prévenus « vue la pratique ici, il n’y aura certainement pas plus de 5 personnes de la région ». Les quelques pèlerins qui marchaient sur la route ont fait du porte à porte deux jours avant la dite messe dans les villages alentour, jusqu’aux fermes les plus reculées. Une chorale de 4 personnes s’est montée. C’est finalement une cinquantaine de personnes de la région laquelle s’est retrouvée pour assister à la messe ! – la plupart n’avaient pas mis les pieds à la messe depuis de très nombreuses années. Elles se sont senties invitées et ont franchi le pas. Nous leur avions remis une petite carte d’invitation manuscrite avec l’heure de la messe pour rappel, y ayant accroché une petite médaille miraculeuse attachée avec un beau ruban bleu. Cela les a touchés. Certains nous ont dit qu’ils ne savaient pas qu’on pouvait faire une chorale avec si peu de personnes, ont découvert des chants “modernes”, comme ceux des DAC (Dei Amoris Cantores) ou de l’Emmanuel (…) ».
Dans ce pèlerinage, nous avons respecté toute forme de sensibilité : une unité dans la multiformité.
« Il y a une telle aspiration, cette soif de transcendance, dont beaucoup n’ont pas conscience. Nous sommes appelés à nous mobiliser, à aimer. Vraiment il suffit parfois de peu de choses pour que les initiatives fleurissent. »
Comment peut-on y participer pour ces dernières semaines ?
C’est très facile ! Il serait tellement dommage de ne pas participer ne serait-ce qu’une journée à ce pèlerinage historique et unique puisqu’il fête la renaissance de la cathédrale !
Chaque étape est inscrite sur le site internet les7routes.fr. On choisit sa route. Chacun reste libre de venir pour la durée de son choix où il veut.
À partir du 10 septembre toutes les routes se réuniront sur la route Saint Martin.
Le we d’arrivée est immanquable ;-) => Arrivée à Paris du Pèlerinage des 7 Routes Notre-Dame :
Samedi 14 septembre : église Saint-Laurent (Métro Gare de l’Est)
jour de la fête de la Croix Glorieuse
– 17h30 Prise de cierges
– 18h Messe
– 19h30 Départ de la procession vers Notre-Dame
– 21h30 Veillée aux flambeaux sur le parvis de Notre-Dame
Dimanche 15 septembre : église Saint-Sulpice (Métro Mabillon)
jour de la fête de Notre-Dame des douleurs
– 13h30 Sur le parvis : remise des statues aux artisans de la cathédrale et aux Pompiers de Paris
– 14h00 Dans l’église : chapelet des 7 douleurs de Marie
– 15h00 Messe d’action de grâces célébrée par Mgr Aumônier, évêque émérite de Versailles, représentant l’archevêque de Paris pour le suivi de la restauration de Notre-Dame de Paris.
Avez-vous un message spécial à faire passer ? Y a-t-il quelque chose que vous voudriez mettre en avant ?
La France est bénie. La Vierge Marie l’a visitée si souvent… Le Pape nous a demandé de sortir de notre confort. Son appel a été entendu et les fidèles sont au rendez-vous. Il suffit de voir les nombreux pèlerinages organisés cet été !
Il y a une telle aspiration, cette soif de transcendance, dont beaucoup n’ont pas conscience. Nous sommes appelés à nous mobiliser, à aimer. Vraiment il suffit parfois de peu de choses pour que les initiatives fleurissent.
Notre message s’axe sur l’UNITÉ, unité entre les fidèles et auprès de nos prêtres, unité et paix avec chacun et dans le monde. Unité ne veut pas dire uniformité. Nous sommes appelés à nous réjouir pour une sensibilité différente que pourrait avoir l’autre. « Suis-je capable de me réjouir au plus profond de mon cœur de la route différente que prend mon frère la voyant moins une menace pour l’Église que comme une richesse »?
À l’arrivée des 7 routes à Paris, d’autres associations ayant déjà organisé des pèlerinages seront à nos côtés pour justement montrer que nous sommes proches les uns des autres et nous serons aussi en union de prières avec 40 pays qui célébreront eux aussi des messes le 15 septembre.
Propos recueillis de Ghislaine Douillet
* cf. 350 000 donateurs pour la reconstruction sur 150 pays.
