Samedi 10 septembre, avec quelques jours d’avance (le foyer étant officiellement né en 1982, le jour de la Croix Glorieuse) la communauté des Béatitues présente à Saint Broladre fêtait ses quarante ans d’existence.
L’archevêque de Rennes, Mgr d’Ornellas, est venu célébrer la messe d’action de grâces, non pas dans la chapelle, trop petite, mais dans l’église paroissiale, devant 500 fidèles et invités. Il termina son homélie en prophétisant quarante nouvelles années d’existence.
La séance de témoignages a rappelé que : « Saint Broladre est né d’un cri : alors que la Communauté prenait son virage missionnaire après un temps de vie contemplative et cachée, l’un des regardants de l’époque avait été jugé inapte à cette nouvelle étape : « Au Lion de Juda, vous n’aimez pas les pauvres » dit alors ce frère. Ce cri transperça le cœur de notre fondateur : Jésus, lui, était bien venu pour les pauvres. Il fallait donc ouvrir aussi une maison adaptée pour des plus fragiles. « Nous sommes tous des pauvres qui crient vers le Seigneur », qui dirait le contraire ? »
C’est ce moment que le secrétaire du cardinal de Rennes choisit pour trouver une communauté – charismatique a-t-il tenu à préciser – , pour occuper une grande bâtisse et lui donner une nouvelle vie, un ancien orphelinat aux multiples petits bâtiments, perché sur une falaise près du Mont St Michel : la photo aérienne était séduisante, la réalité était tout autre : une ruine… et de plus, en Bretagne pour notre Communauté majoritairement installée dans le sud de la France : c’était un peu dur à accepter mais ce fut jugé comme réponse de la Providence. « L’accord a été acquis et je n’ai pas eu à attendre » dit le secrétaire devenu évêque depuis !
Jésus, lui, était bien venu pour les pauvres.
Il fallait donc ouvrir aussi une maison adaptée pour des plus fragiles.
En fait, « l’Enfant-Jésus Roi d’Amour », qui a donné son nom au foyer, signa sa présence de bien des manières : il y eut effectivement l’accueil des plus fragiles, mais aussi la naissance de la revue Feu et Lumière, les débuts des Routes du Seigneur avec Doudou Callens, l’essor de Diakonia devenu plus tard Maria Multimédia, les ateliers artistiques, Lumen Christi, un groupe de rock chrétien, des sessions pour les couples, et bien d’autres réalités actuelles.
Les frères et sœurs, familiers et Amis de l’Agneau accueillirent leurs 200 convives en tenue locale : au choix, coiffe bretonne ou pull marin. Tous les voisins avaient répondu présents aussi, ainsi que de nombreux communautaires anciens ou réintégrés… ! Bref, une page d’histoire de la Communauté, en chair et en os.
Beaucoup d’intuitions ont pris corps ici pour se développer ensuite ailleurs. Finalement, le Ciel montra l’importance des deux : la mission et la présence auprès des pauvres, une présence qui « nous simplifie ». Deux mélodies qui se croisent et s’entrecroisent, comme les sons graves et aigus de la flûte de bambou de notre frère vietnamien Jean-Baptiste qui fit monter sa prière musicale vers Dieu.
C’était ce samedi 10 septembre 2022, le soir : un moment d’éternité entre jeunes et anciens de tous pays, connus ou moins connus, en communion avec chacun de vous, dans le monde entier, pour la belle aventure spirituelle qui est la nôtre.
Frère Luc-Marie, des Sables d’Olonne