La Communauté se mobilise pour l’accueil des réfugiés ukrainiens

Depuis plusieurs jours maintenant, un flot ininterrompu d’exilés quittent dramatiquement l’Ukraine, fuyant le bruit des bombes et la mort qui y rôde. Ils trouvent refuge aux portes de l’Europe. Trois de nos foyers communautaires situés en Pologne, en Slovaquie et Tchéquie accueillent désormais des familles avec des enfants. Ils nous témoignent de ce qu’ils vivent.
La tragédie à l’est de l’Europe nous pousse à témoigner de la charité au nom du Christ. Plus que jamais, mobilisons-nous pour les réfugiés et faisons monter nos prières pour la paix et le silence des armes.

Nouvelles de Pologne

« Merci pour vos prières, car nous avons besoin de votre soutien pour faire face à ce grand défi que nous vivons.  En Pologne depuis le début de la guerre il y a 1 680 000 réfugiés qui ont passé notre frontière ! Chaque diocèse, chaque ville, chaque famille se mobilise pour aider ceux qui marchent à pied ou qui attendent à la frontière. Il y a une très bonne organisation de l’Etat et de l’Eglise !

Des situations émouvantes comme celle d’un garçon de dix ans qui arrive seul à la frontière et sur son bras le papa lui a écrit tous les villages qu’il devait traverser à pied pour venir en Pologne car la maman est morte et le père voulait défendre son pays. Samedi dernier, nous avons accueilli trois réfugiés : une maman de 35 ans, sa fille de dix ans et le frère de la maman un jeune adolescent de dix-sept ans. Ils sont venus avec deux sacs en plastique et presque rien.

Donc mobilisation de la maison pour qu’ils puissent se sentir chez eux et qu’ils ne manquent de rien. C’est une joie immense de les aider ! Voici deux photos que nous avons faites juste deux heures après leur arrivée avec notre stagiaire Miriam qui parle parfaitement ukrainien puisqu’elle a vécu quatre ans dans ce pays.
Nous attendons encore une mère avec deux ou trois enfants. (…)

Merci pour vos prières. Nous croyons que le Seigneur est fidèle ! »
Sr Faustine de Jésus

Nouvelles de Slovaquie

« À ce jour (16 mars), plus de 220 000 réfugiés d’Ukraine sont arrivés en Slovaquie. Ce nombre augmentera, car les habitants de l’ouest de l’Ukraine commencent également à fuir, alors que jusqu’à présent, il s’agissait surtout de réfugiés du centre et de l’est de l’Ukraine.

Pour certains réfugiés, la Slovaquie n’est qu’un pays de transition car notre assurance sociale et salariale est très faible par rapport à d’autres pays. Dès le début, de nombreuses familles sont venues rejoindre leur maris et leurs amis, mais depuis quelques jours, il y a des réfugiés partout qui ne savent plus où aller, souvent sans moyens financiers.

Ils sont arrivés avec la monnaie ukrainienne, mais dans notre pays, les banques ne l’échangeront pas contre des euros ou d’autres devises. Jusqu’ici le logement n’a pas été fourni par des organisations caritatives mais par des personnes privées.  L’État commence tout juste à organiser l’hébergement dans les établissements publics. Il promet une aide financière car les prix de l’énergie (électricité, eau, gaz, essence) montent en flèche, mais jusqu’à présent personne n’a reçu un seul centime. Nous avons la possibilité d’obtenir de la nourriture, des produits d’hygiène ou des vêtements : les gens sont très généreux dans ce domaine.

Si accueillir, nourrir et fournir les premiers besoins est le plus facile, plus difficile est la gestion administrative. Il faut satisfaire à toutes les exigences de la Police des étrangers. J’ai passé 10 heures avec une famille dans un bureau, admirant la patience des policiers, qui travaillent sans arrêt même la nuit. Beaucoup d’ukrainiens ne connaissant pas l’écriture latine, mais seulement le cyrillique, et ont besoin de notre aide pour remplir leurs documents.

Parmi les réfugiés, il y a surtout des mères avec leurs enfants, mais aussi des grands-parents. Nous avons vu des enfants endormis de fatigue, partout dans les couloirs ou sur les meubles à la Mairie et dans les bureaux des affaires sociales… Certains réfugiés n’ont qu’un seul sac plastique comme bagage. Une vieille dame, en fauteuil roulant, une jambe amputée, sans valise, portait un seul peignoir sur ses vêtements. 

Notre petite maison d’Okolicne peut accueillir 3 à 4 familles, en fonction du nombre d’enfants. Ce n’est pas beaucoup, mais nous n’avons pas plus de place disponible pour le moment. Nous sommes en contact avec les coordinateurs de l’hébergement et nous recherchons ensemble d’autres possibilités d’accueil. C’est touchant de voir le nombre de personnes qui, de leur propre gré, veulent aider.

Depuis hier, nos sœurs Dária et Mária, une de nos laïcs, sont également à la frontière, aidant là où elles peuvent…
Merci pour votre prière et tous vos soutiens. »
Sr Veronika de Jérusalem

Nouvelles de Tchéquie

« Il y a actuellement 150 000 réfugiés ukrainiens en République Tchèque. Dans notre village de Dolany, il y en a déjà environ 50. Des ukrainiens vivant ici avant le début de la guerre, il s’agit principalement de leurs proches et de leurs amis. Cette semaine, notre foyer communautaire a accueilli 5 familles ukrainiennes, ou plutôt 5 mères avec leurs enfants et les grands-mères. Les maris ont été appelés au service militaire.

Nous avons décidé de leur donner l’usage de la maison Saint Séraphim, un bâtiment situé dans le jardin. Nous avons gardé les chambres d’hôtes dans le bâtiment principal afin de pouvoir continuer l’accueil des personnes dans la maison. Nous apprenons progressivement à connaître ceux qui vivent avec nous. Ils viennent de Dniepr, de Kiev et de Kharkov. Certains ont voyagé pendant 3 jours, d’autres plus. Ils sont très reconnaissants de l’accueil. Nous parlons russe (le russe est très similaire à l’ukrainien) et nous utilisons des portables avec des traducteurs. Heureusement certains d’entre nous, nés à l’époque socialiste, ont appris le russe à l’école.

Certains paroissiens organisent une école pour les enfants. La plupart des familles ont 3 enfants ou plus. Un ukrainien qui vit en Tchéquie depuis 6 ans a facilité l’installation de ces familles chez nous. Il les aide à remplir tous les papiers et à s’enregistrer auprès de la police. Il fait en sorte que quelqu’un dans la famille puisse travailler et gagner de l’argent afin que la famille s’autonomise pour ses besoins fondamentaux.

Avec l’aide des paroissiens, nous avons rassemblé une machine à laver et un sèche-linge qu’ils ont pu installer dans la maison où ils vivent. Il y a une cuisine dans la maison pour assumer les repas. Ce dimanche, nous les avons tous invités à déjeuner avec nous pour que nous puissions mieux les connaître et qu’ils puissent se connaître entre eux.

Nous espérons pouvoir vous donner d’autres nouvelles prochainement.
Merci pour votre solidarité et votre soutien dans la prière. »
Sr Lucia de la Transfiguration

VOUS POUVEZ LES SOUTENIR

La Communauté va poursuivre son aide
à travers l’Association Alliances Internationales
fondée pour soutenir ses œuvres caritatives et humanitaires.
Merci pour eux !

Hervé Pichon

Hervé Pichon est marié et père de famille. Il a travaillé au service de la communication et du site internet de la Communauté.

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