Comment entrer dans la Bible, puis avancer dans sa connaissance tout au long de notre vie de croyants ?
Ce bulletin donnera simplement des pistes concernant la Lectio Divina, la lecture continue de la Bible et la mémorisation… même si la Parole de Dieu est comme un « océan » qui pourra nous abreuver toute notre vie et dont nous ne ferons jamais le tour !
Sur quels textes faire la Lectio divina ?
Les textes de la Messe nous font parcourir tous les mystères du Christ à travers l’année liturgique. En les travaillant, nous acceptons de recevoir de l’Église la Parole qui va nourrir notre foi aujourd’hui, et non de la choisir nous-mêmes, en fonction de nos besoins personnels… Nous sommes ainsi à l’unisson des croyants du monde entier qui reçoivent la même invitation.
On peut lire l’ensemble des textes et faire une Lectio plus approfondie sur l’un d’eux. Il vaut mieux lire le passage dans une Bible ; cela permet de le situer dans son contexte : qu’y a-t-il avant ou après ? À quel moment de l’histoire du peuple de Dieu correspond-il ?
Le dimanche, la première lecture est en lien avec l’Évangile ; le psaume avec la première lecture. En semaine, l’Évangile suit son cours, les premières lectures le leur (alternant Ancien et Nouveau Testament) et le psaume est relié à la première lecture.
Pendant l’Avent et le Carême, les trois lectures de chaque jour de la semaine sont liées.
Les commentaires de ces textes par les Pères de l’Église, le Magistère, les saints ou des auteurs contemporains (qu’on trouve par exemple dans les volumes de Bible Chrétienne ou dans les recueils genre Magnificat) aideront à découvrir leurs richesses. On veillera cependant à garder un vrai contact avec la Parole elle-même.
L’Office des Lectures est une autre possibilité, qui propose un choix plus large sur une année liturgique. Sans couvrir toute la Bible, il fait découvrir d’autres lieux-sources que les textes de la Messe quotidienne. Un texte de présentation précède chaque nouveau livre biblique abordé. Chaque texte est suivi d’un commentaire des Pères de l’Église. Parcourir régulièrement cet office est d’une grande richesse.
On souffre parfois du manque de continuité d’un livre biblique dans la répartition liturgique : par exemple, dans la lecture de l’Évangile, il y a toujours des « trous », dus aux fêtes des saints et aux solennités.
On pourra donc aussi travailler un livre biblique dans sa continuité, avançant paragraphe par paragraphe, restant un ou deux jours sur chacun. On veillera à lire chaque jour attentivement les textes de la Messe, pour ne pas être complètement décalé par rapport au temps liturgique ou les découvrir seule-ment en arrivant à la Messe…
Travailler des thèmes bibliques est un autre moyen : la lumière, la foi, l’Alliance, etc. Cela permet d’entrer dans différents livres bibliques et d’aller vers des passages qu’on lirait sans trop d’intérêt par ailleurs. Ainsi se familiarise-t-on, peu à peu, avec ce qui est moins connu. Les concordances offrent de nombreuses références pour les mots importants de la Bible, le Vocabulaire de Théologie Biblique aussi, avec des explications précieuses.
Les notes des grandes Bibles sont un outil à portée de main pour ce genre de travail. Par exemple, pour le seul « Réjouis-toi » de l’Annonciation (cf. Lc 1, 28), la BJ renvoie à Is 12, 6 ; So 3, 14-15 ; Jl 2, 21-27 ; Za 2, 14 et Za 9, 9. Cela permet d’aller vers des passages moins connus, et de réaliser combien les textes sont liés entre eux.
La lecture continue de la Bible
Cette lecture sera plus profitable si l’on ne commence pas par elle ! Elle gagne beaucoup si elle a été précédée par une part d’étude, et si l’on prend le temps de parcourir les notes. Elle demandera sans doute courage, détermination et patience par moments, pour traverser des livres plus ardus ou moins connus !
Elle permet d’avoir une vue d’ensemble et de faire des liens entre différents passages. Elle peut aussi se faire en groupe.
Pratiquer d’abord l’Office des Lectures, en lisant ce qui est proposé dans la Bible elle-même, aidera certainement. Il peut être bon d’alterner des livres de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Une autre possibilité est de lire chaque jour un chapitre des cinq parties de la Bible : la Torah, les Livres historiques, les Livres poétiques, les Prophètes, le Nouveau Testament. On commencera donc par Genève 1, Josué 1, Job 1, Isaïe 1 et Matthieu 1. Puis, le lendemain : Genèse 2, Josué 2, etc. Cette lecture permet d’entrer chaque jour dans différentes étapes et différents langages de la Révélation.
Mémorisation
Quand elle est possible, elle contribue à faire aimer la Bible et à y entrer davantage. Elle oblige à mobiliser toute notre attention ; elle rend attentif à des détails qui pourraient passer inaperçus.
Elle permet de faire facilement des liens entre les passages bibliques. Elle aide à demeurer dans la Parole en dehors du temps officiel de Lectio divina ; elle nourrit notre intériorité. Elle transforme peu à peu notre cœur, si elle est faite par un cœur qui cherche à mettre la Parole en pratique. Elle se fait spontanément par des chants et dans la liturgie.
Des groupes se réunissent par ailleurs pour mémoriser en chantant et en gestuant la Parole (méthode initiée par Marcel Jousse). Cela permet de retenir de longs passages de la Bible.
Il peut être bon, sans se fixer un idéal inatteignable, de mémoriser des textes très riches, comme le Prologue de Jean, le Sermon sur la montagne (ou déjà simplement les Béatitudes), la Prière Sacerdotale, les chants du Serviteur en Isaïe, les Évangiles correspondant aux mystères du Rosaire, etc. On peut aussi commencer par des psaumes que l’on connaît déjà à peu près.
Langues bibliques
Aborder les textes en grec ou en hébreu est d’une grande richesse, pour ceux qui en ont la possibilité. Il existe aussi des Bibles interlinéaires et des sites qui permettent de s’approcher des textes originaux. Ceux qui pratiquent ces langues peuvent ponctuellement partager les sens d’un mot à ceux qui n’ont pas cette grâce…
De sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face
« Parfois lorsque je lis certains traités spirituels où la perfection est montrée à travers mille entraves, environnée d’une foule d’illusions, mon pauvre petit esprit se fatigue bien vite, je ferme le savant livre qui me casse la tête et me dessèche le cœur, et je prends l’Écriture Sainte. Alors tout me semble lumineux, une seule parole découvre à mon âme des horizons infinis, la perfection me semble facile, je vois qu’il suffit de reconnaître son néant et de s’abandonner comme un enfant entre les bras du Bon Dieu » (Lettre 226, 9 mai 1897).
« Pour moi, je ne trouve plus rien dans les livres, si ce n’est dans l’Évangile. Ce livre-là me suffit » (Carnet Jaune 15.5.3).
La citation
« J’exprime le vif désir que fleurisse une nouvelle saison de plus grand amour pour la Sainte Écriture, de la part de tous les membres du peuple de Dieu, afin que la lecture orante et fidèle dans le temps leur permette d’approfondir leur relation avec la Personne même de Jésus. »
Pape Benoît XVI
Pour aller plus loin…Rien que pour aujourd’hui :
Sites : Pour soutenir la lecture en continue : |
Retrouvez les articles précédents de notre série « Vie d’oraison ».
(publication éditée par des frères et sœurs de la Communauté des Béatitudes – ©droits réservés).