À l’approche de la fête de sainte Thérèse de Lisieux, les Editons des Béatitudes nous font part de la réédition d’un livre de Jacques Gautier.
Être parent, une tâche aussi belle qu’ardue… Thérèse, en charge de cinq novices, a su les guider avec bon sens et dans une grande liberté. Ecoutons ses conseils…
« On sent que faire du bien c’est chose aussi impossible sans le secours du Bon Dieu que de faire briller le soleil dans la nuit. » écrira-t-elle.
Grâce d’état
« S’il me survient une inquiétude, un embarras, bien vite je me tourne vers [la Vierge Marie] et toujours, comme la plus tendre des Mères, elle se charge de mes intérêts. Que de fois, en parlant aux novices, il m’est arrivé de l’invoquer et de ressentir les bienfaits de sa maternelle protection ! » (C 26r)
« Souvent les novices me disent : “Mais vous avez une réponse à tout, je croyais cette fois vous embarrasser… où donc allez-vous chercher ce que vous dites ?” (…) Je sentais bien que le Bon Dieu était tout près, que, sans m’en apercevoir, j’avais dit, comme un enfant, des paroles qui ne venaient pas de moi, mais de Lui. » (C 26r)
S’adapter à chacun
Thérèse remarque ce que chaque parent constate très rapidement : il n’y a pas deux enfants semblables : « On sent qu’il faut absolument oublier ses goûts, ses conceptions personnelles, et guider les âmes par le chemin que Jésus leur a tracé, sans essayer de les faire marcher par sa propre voie. » (Ms C)
« J’ai vu d’abord que toutes les âmes ont à [peu] près les mêmes combats, mais qu’elles sont si différentes d’un autre côté. (…) Aussi est-il impossible d’agir avec toutes de la même manière. Avec certaines âmes, je sens qu’il faut me faire petite, ne point craindre de m’humilier en avouant mes combats (…). Avec d’autres, j’ai vu qu’il faut au contraire, pour leur faire du bien, avoir beaucoup de fermeté et ne jamais revenir sur une chose dite. S’abaisser ne serait point alors de l’humilité, mais de la faiblesse. » (Ms C)
Corriger dans l’amour
Reprendre ses enfants est toujours coûteux. Thérèse nous encourage dans cette douloureuse nécessité :
« Ce qui me coûte par-dessus tout, c’est d’observer les fautes (…) et de leur livrer une guerre à mort. (…) J’aimerais mille fois mieux recevoir des reproches que d’en faire aux autres, mais je sens qu’il est très nécessaire que cela me soit une souffrance, car lorsqu’on agit par nature, c’est impossible que l’âme à laquelle on veut découvrir ses fautes comprenne ses torts. » (C 22v-23r)
« Le Bon Dieu m’a fait la grâce de ne pas craindre la guerre, à tout prix il faut que je fasse mon devoir. (…) Quelquefois (…) on vient me dire : “Vous aviez raison hier d’être sévère, au commencement cela m’a révoltée, mais après je me suis souvenue de tout et j’ai vu que vous étiez très juste.” »
Thérèse a fait tout ce qui était en son pouvoir pour que sa relation avec les novices s’édifie dans la confiance et que la liberté de chacune soit respectée. Elle s’adapta à chaque personne avec intelligence. Elle alla à l’essentiel en proposant sa « petite voie » de confiance envers le Père, où nous sommes appelés à vivre d’amour et à expérimenter le pardon.
Pour aller plus loin :
Thérèse de Lisieux Paroles d’espérance pour les familles, Jacques Gauthier, EDB, Septembre 2021.