Carême en mieux !

Le mois de mars est marqué par l’entrée de toute l’Eglise en Carême lors du Mercredi des cendres. Il marque visiblement les fronts et les cœurs de la nécessité de la conversion. Alors que retentissent les bruits des carnavals, les amis du Christ Le suivent dans son séjour au désert, pendant quarante jours. Comment vivre ce temps mieux que les autres moments de l’année ? Comment vivre carrément mieux ce temps de grâce ?

Une nouvelle trilogie

Jésus a choisi un chemin d’humilité et d’humiliations pour aller vers la Gloire de la Résurrection. Alors que l’Eglise est humiliée par des scandales à répétition en son propre sein et, de l’extérieur, par des dégradations d’églises ou de cimetières, quelle attitude doit avoir le disciple du Christ ? La réponse a été donnée par l’évêque de Rouen après l’assassinat du Père Hamel : « Les armes du chrétien sont la prière et le pardon ». Dans un article du chrétien François Huguenin, nous pouvons trouver une réponse différente : « Les chrétiens doivent à présent se demander comment ils peuvent répondre à ces attaques. Comme le judoka qui utilise l’énergie de son adversaire pour la retourner à son avantage, les chrétiens peuvent se servir de cette violence pour faire entendre à nouveau leur voix, non de manière identitaire ou revancharde, mais en profitant de cette vulnérabilité pour annoncer l’Evangile ». La prière, le pardon et l’annonce de l’Evangile, voilà le programme de notre Carême 2019. Cette nouvelle trilogie nous invite à prier davantage, pardonner en vérité, en particulier à nos ennemis, annoncer l’Evangile et ne pas nous replier dans nos canapés ou sur nos bancs d’églises.

De la crise au tournant

Lors de ce mois de mars, s’ouvrent à Paris, le salon de l’Agriculture et le salon du Livre, deux milieux professionnels en crise. Il n’y a ainsi pas que l’Eglise qui semble en crise de vocations ou autre. Le Pape François dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (La joie de l’Evangile) parle d’un tournant : « L’humanité vit en ce moment un tournant historique » ; « Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui disposent tout avec sagesse pour le bien de l’Eglise, même les événements contraires ». Dieu s’occupe de l’Eglise et du monde et donne à tous de trouver, à travers la patience dans les épreuves, la joie du Salut. C’est tout-à-fait le chemin du Carême : après le temps de la pénitence, au tournant de la Semaine Sainte, résonne l’Exultet de Pâques ! Après nos crises intérieures, nous sommes invités à vivre un tournant spirituel, une vraie conversion, pour ne pas rester sur notre peine et notre péché, mais nous ouvrir au Paradis nouveau qui vient du Christ.

Un Carême de joie

Pour vivre le Carême en mieux, l’Eglise nous offre trois oasis au milieu du désert et du combat : la solennité de saint Joseph, le 19 mars, celle de l’Annonciation le 25 mars et la mi-carême, dimanche de Laetare, le 24 mars. Marie et Joseph nous montrent le chemin de Jésus, leur enfant et le Fils de Dieu. La joie de ces solennités nous aident à ne pas perdre le fil du Carême : vivre joyeusement le chemin vers Jérusalem. Suivre partout le Fils de l’homme dans la joie du cœur. Le Carême, c’est donc la joie de Pâques déjà goûtée en étant attendue. Ainsi le concevait saint Léon le Grand : « Lors du Carême, que la retenue des âmes ne soit pas triste, mais sainte ; qu’on n’entende pas le murmure des plaintes, elles à qui ne manquent jamais les consolations des joies saintes ». Toutes ces fêtes, nous donnent une sorte d’allégresse lorsque l’on s’approche de la période la plus belle de l’année, la « grande semaine » comme l’appellent nos frères orthodoxes. Partout où vivent les chrétiens, partout se diffuse la joie de Pâques ! Ainsi nous répondrons à l’appel du pape François de ne pas avoir « une tête de Carême sans Pâques ».

Voilà tout un programme : ne pas se replier, s’ouvrir au Christ, vivre joyeusement notre histoire ! A tous, un saint et joyeux Carême… en mieux !

Père Benjamin Boisson

Prêtre de la Communauté des Béatitudes depuis 1999, maître en théologie et responsable de foyers pendant de longues années, le Père Benjamin Boisson est l'auteur de plusieurs livres aux Editions des Béatitudes, dont un sur l'humour de Dieu. Il propose régulièrement des sessions Rire et Prière. Il vit actuellement sur notre foyer de Nouan-le-Fuzelier.

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