Réunis depuis le 5 février 2023, les délégués des 39 conférences épiscopales du continent européen pratiquent activement l’écoute, dans le cadre de la deuxième étape du Synode sur l’avenir de l’Église, organisée à Prague jusqu’au 12 février. Claude et Cathy Brenti, membres de la Communauté des Béatitudes, et représentants du Service du renouveau charismatique Charis, y participent. Voici l’intervention que Cathy Brenti a faite devant les représentants au nom de Charis.
Nous sommes heureux et reconnaissants d’avoir été invités pour représenter CHARIS, le Service International de Communion du Renouveau Charismatique Catholique, à l’Assemblée continentale du Synode.
Nous croyons que le Synode a été une grande inspiration de l’Esprit Saint dans l’Église et nous sommes heureux de vivre ce chemin.
CHARIS n’étant pas un mouvement mais – selon les termes du pape François – un « courant de grâce », les uns et les autres, de groupes de prière ou de communautés, ont participé à la démarche synodale dans leurs diocèses dans le monde entier, et ont pu apporter leur contribution dans la sensibilité du Renouveau.
Jésus lui-même a donné l’image d’une Église en chemin, quand il parcourait la Terre Sainte en annonçant la Bonne Nouvelle, en faisant le bien, et en étant attentif aux personnes blessées et aux pauvres.
Intervention de Cathy à Prague
Nous croyons que l’accueil de l’Esprit Saint, vécu dans l’expérience du baptême dans l’Esprit, amène à une rencontre personnelle avec le Christ, qui ouvre le cœur à l’écoute de la Parole de Dieu, à l’écoute de l’autre, à ce que l’Esprit Saint peut dire à travers chacun pour faire avancer et construire l’Église, dans un esprit d’humilité et de repentance.
Nous sommes heureux de la place donnée à l’écoute dans le processus synodal et à la docilité à l’Esprit Saint pour résoudre les tensions.
C’est grâce à cette écoute que pourront être discernés les charismes de chaque membre de l’Église, et qu’à chacun peut être donnée sa place, tous n’étant pas appelés à remplir les mêmes fonctions, comme dans l’image du corps que l’on trouve chez saint Paul. Mais chacun étant au service de son frère et de l’édification de l’Église tout entière dans un esprit de charité.
Cathy Brenti
Cathy Brenti au côté de Mgr Gintaras Linas Grušas, président du conseil des conférences épiscopales d’Europe et archevêque de Vilnius en Lituanie.
Anna Kurian, envoyée spéciale à Prague et journaliste pour Aleteia a rencontré Claude et Cathy et les a interrogés sur la qualité de l’organisation et sur le mot d’ordre donné aux participants : avoir une écoute inconditionnelle. Nous la remercions de pouvoir citer ici son récit.
La « méthode de la conversation spirituelle », proposée aux 200 participants de cette assemblée, qu’est-ce que c’est ? Pour le couple français Claude et Cathy Brenti, représentants de Charis, c’est une méthode qui consiste à « pouvoir s’exprimer » sans entrer « tout de suite en discussion ».
Concrètement, lors des rencontres en petits groupes d’une douzaine de délégués, chacun prend la parole à tour de rôle pendant trois minutes. « Les autres écoutent, ne réagissent pas », précisent-ils. « Chacun peut dire ce qu’il pense, et il n’y a pas de monopolisation de la parole, ce qui est important dans un groupe qui compte des personnes très variées, comme un cardinal de métropole ou une femme seule dans une île grecque. »
Dégager des aspirations communes
Le partage se décline en trois temps : faire ressortir les points qui ont résonné en chacun pendant les réunions en assemblée, puis s’arrêter sur ce qui résonne dans les interventions du groupe lui-même, et enfin, dans tout cela, retenir « les trois points qui sont revenus le plus souvent ».
En dégageant ainsi les aspirations communes, la méthode doit déboucher sur « quelque chose d’assez précis », qui sera transmis aux rédacteurs du document final, estime le couple membre de la Communauté des Béatitudes. Deux documents seront produits et envoyés à Rome : un texte de l’assemblée générale et un texte des évêques, à l’issue de la rencontre à huis clos des présidents des conférences épiscopales, du 10 au 12 février.
Des changements importants en vue ?
« C’est un événement de voir une telle convergence du travail de la base qui arrive au niveau européen à Prague », ajoutent-ils. Les participants travaillent en effet à partir du Document de synthèse de toutes les réflexions des Églises diocésaines.
En donnant ses consignes au début de l’assemblée, Mauricio López Oropeza, coordinateur de la Task Force pour l’étape continentale du secrétariat du Synode, a invité à prendre en compte « les voix des personnes reléguées aux marges ». Cette phase continentale, a-t-il rappelé, doit permettre d’adresser à Rome une synthèse reprenant « les intuitions qui résonnent le plus fortement », les « tensions ou divergences substantielles » et les « priorités, thèmes, récurrents ou appels à l’action ».
« Avec le pape François », la synodalité pourra aboutir « à des changements importants dans l’Église, au niveau de la gouvernance, de la place des laïcs, des femmes », souligne Claude Brenti. Ajoutant « il faut être un peu patient. »