Pour tous les chrétiens, le mois d’août est marqué par deux grandes fêtes : la Transfiguration du Seigneur (6 août) et l’Assomption de la Vierge Marie (15 août). Deux fêtes glorieuses qui nous tournent vers les Cieux ouverts et empêchent nos vacances d’être trop terre à terre.
La transfiguration de Jésus
Selon le récit évangélique, Jésus « fut transfiguré » devant Pierre, Jacques et Jean : « son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière » (Mt 17, 2). A travers le voile de l’humanité se révéla le Fils de Dieu, « Lumière de la Lumière ». Et cela fut confirmé par une voix mystérieuse provenant de l’au-delà : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur, écoutez-le » (Mt 17, 5). Nous nous trouvons face à une véritable épiphanie : la manifestation au monde du Fils de Dieu par le Père dans la nuée de l’Esprit Saint.
Cette fête est pour notre Communauté élevée au rang de de solennité. Notre Livre de vie et notre style de vie sont marqués par cette fête : les trois personnages, Jésus, Moïse et Elie, symbolise respectivement la prière, l’obéissance et la pauvreté, les trois points essentiels de notre vie communautaire dont dépendent beaucoup d’autres, comme la prière continuelle, la pauvreté volontaire, l’obéissance à l’Eglise.
L’Assomption de Marie
L’Assomption est la montée au ciel de la Vierge Marie qui quitte notre monde sans avoir connu la corruption de la mort. Elle rejoint pour l’éternité son Fils Jésus, ressuscité. « Élevée en corps et en âme dans la gloire du ciel » (Pape Pie XII), Marie nous précède dans la joie du royaume de Dieu et nous rappelle par sa vie ce à quoi nous sommes tous appelés : accueillir le don de Dieu dans notre vie, célébrer cette force de Dieu qui élève les humbles et rabaisse les puissants. Marie nous aide à comprendre qui est le Christ.
Cette fête est suivie huit jours plus tard par celle de Marie Reine célébrant le Couronnement de Marie par la Trinité. Avant le Concile Vatican II de 1965, il y avait alors une octave de l’Assomption qui s’achevait par cette fête du 22 août. C’est donc aussi une solennité trinitaire où Marie, montée dans la gloire de Dieu, est accueillie par la Trinité très Sainte. La Tradition nous dit que ce mois est le mois du Père céleste, car après avoir entendu sa voix dans la Transfiguration, nous voyons ici la main de ce dernier qui bénit sa créature choisie entre toutes les femmes.
Avant que la fête nationale française ne devienne le 14 juillet, elle fut, durant plusieurs siècles, célébrée le 15 août, car la Vierge Marie est la patronne de la France. En 1922, le pape Pie XI proclame Notre-Dame de l’Assomption patronne principale de la France. Dans sa lettre apostolique Galliam, Ecclesiae filiam primogenitam, il affirme : « Nous déclarons et confirmons que la Vierge Marie Mère de Dieu, sous le titre de son Assomption dans le ciel, a été régulièrement choisie comme principale patronne de toute la France ». Un signe éclatant de la persistance, dans l’esprit public, du lien d’amour entre la France et la Vierge Marie, fut donné à la fin août 1944, lors de la Libération, quand le Général de Gaulle signifia que la Reine de France, de la France républicaine, demeurait Notre-Dame en sa demeure de Paris.
A travers toute la France, l’honneur de la Vierge est établi depuis toujours par de sublimes chefs d’œuvre enfantés par le génie français, se mettant de tout cœur au service de leur Dame, de Notre Dame. Notre-Dame d’Amiens, Notre-Dame de Bourges, Notre-Dame de Chartres, Notre-Dame de Cléry, Notre-Dame de Paris, Notre-Dame du Puy, Notre-Dame de Reims, Notre-Dame de Sens, Notre-Dame de Strasbourg, chacune de ces « Notre-Dame » est la Dame de chacun de nous.
Prions notre Sainte Mère, la Vierge Marie, patronne de la France, et prions son glorieux Fils afin que Dieu le Père nous transfigure et nous rende semblable à Lui durant cet été et tout au long de notre vie, jusqu’à l’heure de notre mort !